La Suisse est connue pour ses paysages magnifiques, son économie prospère et sa fiscalité avantageuse. Cependant, comprendre le système d'imposition suisse peut s'avérer complexe pour les nouveaux arrivants ou ceux qui envisagent de travailler ou de s'installer dans ce pays. Dans cet article, nous passerons en revue les éléments clés de la fiscalité suisse, y compris les différents types d'impôts, les taux d'imposition et certaines spécificités en fonction du statut de résident.
Fonctionnement de la fiscalité en Suisse
Le système fiscal suisse se caractérise par une grande décentralisation. En effet, les impôts sont prélevés à trois niveaux :
- Fédéral (impôt fédéral direct)
- Cantonal (impôt cantonal)
- Communal (impôt communal)
Ainsi, il est essentiel de prendre en compte ces trois niveaux lorsqu'il s'agit d'évaluer sa charge fiscale en Suisse. Les taux d'imposition varient en fonction du canton et de la commune de résidence, rendant la situation encore plus complexe pour les contribuables.
Il convient également de noter que la Suisse pratique le système de l'imposition à la source pour les travailleurs étrangers sans permis d'établissement (permis C), c'est-à-dire que l'employeur retient directement l'impôt sur le salaire et verse une déclaration mensuelle auprès de l'autorité fiscale compétente.
Les différents types d'impôts en Suisse
Dans cette section, nous examinerons de plus près les principaux types d'impôts que vous pourriez rencontrer en tant que résident ou contribuable en Suisse.
Impôt sur le revenu et la fortune
L'impôt sur le revenu est prélevé à tous les niveaux (fédéral, cantonal et communal). Les taux d'imposition sont progressifs, ce qui signifie que plus votre revenu est élevé, plus vous payez d'impôts. Les revenus imposables incluent non seulement les salaires, mais aussi les revenus provenant de placements financiers, de la location de biens immobiliers et des droits d'auteur, entre autres sources. Cependant, certains frais professionnels et cotisations sociales peuvent être déduits pour diminuer la base imposable.
En ce qui concerne l'impôt sur la fortune, seuls les cantons et les communes y appliquent des taux d'imposition. Il s'agit d'un impôt basé sur la valeur nette totale de vos actifs (immobilier, épargne, placements, etc.), après déduction des dettes et charges. Le seuil d'imposition et les taux varient également en fonction du canton de résidence.
Impôt sur les gains en capital et dividendes
La fiscalité suisse n'impose en général pas les gains en capital réalisés lors de la vente d'actions ou d'autres actifs, à moins que ces ventes se qualifient d'« activité commerciale ». Toutefois, les dividendes perçus sont soumis à l'impôt sur le revenu et peuvent également être soumis à un impôt anticipé de 35 %, qui est ensuite remboursable si le contribuable déclare correctement ses revenus.
Impôts fonciers et immobiliers
Les impôts fonciers et immobiliers concernent les propriétaires de biens immobiliers en Suisse. En général, ces impôts sont cantonaux et communaux et varient en fonction de la valeur du terrain et/ou des bâtiments concernés.
Résidents fiscaux vs résidents non fiscaux
En Suisse, les règles fiscales s’appliquent différemment selon que vous soyez considéré comme résident fiscal ou non-résident fiscal. Pour être considéré comme résident fiscal, il faut :
- avoir sa résidence principale en Suisse (y passer plus de 180 jours par an)
- exercer une activité lucrative sur le territoire suisse pour laquelle on perçoit un salaire
- détenir un permis d'établissement (permis C)
Les personnes ne répondant pas à ces critères sont généralement considérées comme des résidents non fiscaux et sont soumises à des règles différentes en matière d'imposition.
Par exemple, les travailleurs frontaliers sont assujettis à l'imposition à la source en Suisse, mais peuvent également être imposables dans leur pays d'origine (selon les accords fiscaux entre les deux pays). D'autre part, un résident non fiscal qui perçoit des revenus provenant de sources suisses peut également être soumis à une retenue à la source dans certains cas.
La fiscalité des expatriés en Suisse
Les personnes s'installant en Suisse pour travailler ou vivre doivent être conscientes des particularités fiscales liées à leur statut. Par exemple, en tant qu'étranger sans permis d'établissement (permis C), vous pouvez être soumis à l'imposition à la source, comme mentionné précédemment. De plus, certaines dépenses spécifiques liées à votre installation en Suisse peuvent être déductibles de vos impôts (frais de déménagement, éducation des enfants, etc.).
Certains cantons offrent également des forfaits fiscaux attractifs aux étrangers fortunés qui s'installent en Suisse sans exercer d'activité lucrative. Ces forfaits sont calculés sur la base du coût de la vie et non sur le revenu ou la fortune réels, ce qui peut représenter une économie d'impôt substantielle.
Dans l'ensemble, le système fiscal suisse présente de nombreuses subtilités et il est crucial d'être bien informé sur les règles applicables à votre situation particulière avant de s'engager dans un emploi ou un investissement en Suisse. L'assistance d'un conseiller fiscal peut s'avérer très utile pour éviter les erreurs et optimiser votre imposition.
Date de mise à jour : 12/08/24Date de création : 12/08/24